Paroles de Montagnard·e·s : Emilien Bochet - EBEvent

Emilien Bochet a 27 ans, il est originaire du Beaufortain à Arêches Beaufort. Il pratique la compétition de ski alpinisme et de trail, est auto entrepreneur dans l'évènementiel sportif et aime la montagne et ce qu'elle lui apporte. 

Voici ses paroles de montagnards...

Quel a été votre cheminement pour vivre aujourd'hui à la montagne ?

Dès mon plus jeune âge, j'ai été en contact direct avec la montagne, mes parents sont agriculteurs, nous montions en alpage tout l'été avec ma sœur sur les pentes du Beaufortain. J'ai donc naturellement grandit dans les montagnes à Arêches Beaufort.

Dans ces vallées escarpées, il est important de savoir skier pour ne pas s'ennuyer l'hiver, j'ai donc commencé par un peu de ski alpin au ski-club du village puis j'ai pratiqué le ski de fond, car j'aimais le coté physique de ce sport. Mon père a également été l'un des précurseurs des premières compétitions de ski de randonnée. Il a gagné 2 fois la célèbre Pierra Menta (92 et 95) et je pense que c'est aussi lui qui m'a transmis le virus du ski de rando. Je me suis donc mis à la compétition de ski de rando au sein de CMSAB qui est le club local du Beaufortain. J'ai pu participer à des compétitions internationales et ramener quelques médailles à la maison, mais je devais aussi mener de front mes études dans l’événementiel sportif. C'est donc le sport qui a rythmé mon adolescente.

Aujourd’hui, je me suis aussi lancé dans l’événementiel sportif, car j'aime le côté organisationnel de ce métier et le fait d'avoir pratiqué du sport à haut niveau me permet de mettre à profit mes connaissances dans ce milieu. Enfin, être indépendant me permet aussi d'être mobile et je peux donc évoluer et pratiquer la montagne presque au quotidien. C'est un peu une sorte de mode de vie...

Quel est votre quotidien en montagne ?  

Je ne crois pas qu'il y ait vraiment une journée type dans mon quotidien en montagne. Alors oui bien sûr, je m'entraîne quasiment au tous les jours en montagne, non pas par contrainte, car je fais de la compétition, mais plus par le besoin de sortir, de prendre l'air, d'évoluer dans ce milieu que j'aime.

Quand, j'étais plus jeune, j'étais bien souvent encadré par des entraîneurs qui nous imposaient pas mal de contraintes et de rigueur dans l'apprentissage de notre sport, mais maintenant je ne me soucie plus trop de la façon dont je fais les choses. Si j'ai envie de continuer 1h de plus pour aller au prochain sommet, je le fais, ou au contraire si aujourd'hui l'envie n'est pas là, je rentre et on verra bien plus tard.

Je crois que mon quotidien en montagne se résume au plaisir que celle-ci peut m'apporter à travers les saisons et les moments qu'elle nous offre.

Comment voyez-vous le ski de randonnée dans 10 ans ? 

Actuellement, il est clair que le ski de randonnée est en plein essor. Quand on voit le nombre de personnes qui le pratique, on se demande jusqu’où cela va aller. Je pense que le phénomène est encore plus marqué à Arêches Beaufort qui est bien souvent surnommée la Mecque du ski de rando.

Pourtant, il est clair que le réchauffement climatique aura des répercussions sur l'enneigement de nos montagnes, peut être que dans certaines régions, il n'y aura plus assez de neige pour pouvoir pratiquer le ski de rando. Mais je pense quand même que certains iront chercher les terrains de jeu ailleurs afin de pouvoir continuer à pratiquer le ski de rando.

L'un des avantages de cette pratique, c'est qu'on est clairement libre d'aller où l'on veut et donc là où il y a de la neige. Pour moi dans 10 ans le ski de rando sera toujours au goût du jour et pratiqué par de plus en plus d'adeptes. 

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