Paroles de Montagnard·e·s : Florent Turin - cogérant d'Ubac Ski
Moniteur de ski et moniteur de voile sur le lac de Serre Ponçon. Originaire du Var, venu passer un hiver dans le Briançonnais « pour voir » si le diplôme de moniteur ski était envisageable… voilà plus de 15 ans qu’il arpente les massifs du coin en hiver et au printemps, à la recherche de poudreuse et des plus jolies lignes à skier.
Voici ses paroles de montagnards...
Quel a été votre cheminement pour vivre aujourd'hui à la montagne ?
Mes parents étaient enseignants, et avaient une maison de vacances à Saint Crépin, dans les Hautes Alpes.
J'y ai donc passé toutes mes vacances, de mes 5 ans à l'adolescence, et pu découvrir pas mal de sports de montagne (ski, alpinisme, escalade, ...).
Lorsqu'il a fallu choisir où m'installer vers 19 ans, le choix a été vite fait!
Inscrit en formation pour préparer le monitorat de ski, puis pour celui de voile, j'ai pu obtenir les 2 brevets d'état qui me permettent de vivre et travailler entre Serre Chevalier et Serre Ponçon depuis.
Quel est votre quotidien en montagne ?
Moniteur de ski et ski de randonnée l'hiver, de voile légère l'été, et en vacances entre les deux saisons.
Mon quotidien l'hiver, je le vois plutôt comme un partage de mon temps entre encadrement / enseignement et pratique du ski sous toutes ses formes pour le plaisir, et le plus longtemps possible (jusqu'au 21 mai cette année, à voir cet hiver!).
L'été, ce sont 3 mois environ à Embrun, sur son plan d'eau et le lac de Serre Ponçon.
Mes printemps se passent plutôt ici, à profiter de ce que je considère comme la plus belle saison dans la région, alors que les automnes sont plus "vagabonds"...
Comment voyez-vous le ski de randonnée dans 10 ans ?
Le ski de randonnée, dans 10 ans... Dur à dire! L'activité se démocratise tellement ces dernières années, est-ce que cette tendance va se confirmer voire se renforcer, probablement.
Je ne vois pas la pratique en elle-même évoluer considérablement, à moins de grosses innovations matérielles. Je dirais que ça restera sensiblement similaire à ce qu'on peut observer aujourd'hui, avec peut-être plus de fréquentation encore.
J'espère juste qu'on évitera les troupeaux de drones autour de nos têtes!
Mais ça reste une activité qui peut toucher énormément de monde, de niveau très variés, avec des approches et des sensibilités très différentes. J'espère que cette "variété" perdurera, avec (on peut toujours rêver 😉) une progression des pratiquants sur tous les aspects sécurité.
Pour ma part, l'âge réduira probablement les inclinaisons de pente petit à petit, et, j'espère, augmentera les dénivelés avalés quotidiennement. Je m'imagine bien passer de plus en plus de journées en montagne, à imaginer et expérimenter des itinéraires inconnus (pour moi, bien entendu!), loin des foules. Une sorte de continuité de l'évolution de ma pratique ces 10 dernières années en fait!
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