Paroles de Montagnard·e·s : Théo Pollet-Villard - Events Leader WEDZE
Tombé dans la marmite dès son plus jeune âge, Théo arpente et travaille en relation avec la montagne au quotidien. C'est avec passion qu'il se confie avec ses paroles de montagnards...
Quel a été votre cheminement pour vivre aujourd'hui à la montagne ?
Mes parents sont tous les deux originaires de Haute-Savoie. J’ai eu la chance de passer mon enfance à La Clusaz au cœur de la chaîne des Aravis. Avec un papa pisteur a l’époque, j’ai rapidement été amener à chausser les skis et dévaler à tout allure les pistes du domaine. J’ai découvert le ski à l’âge de 3 ans. J’en ai 25 aujourd’hui et je ne m’en suis toujours pas lassé. Ceci m’a amené à ne jamais trop m’éloigner de mes montagne que je parcours en long et en large été comme hiver.
Quel est votre quotidien en montagne ?
Ce qui est cool c’est que la montagne offre une multitude d’activités. Il y a bien sûr le ski qui m’occupe une bonne partie de l’hiver. Le summum étant bien évidemment une bonne journée de peuf entre pote.
Depuis quelques années maintenant j’ai découvert les joies du ski de randonnée qui m’a apporté une autre approche du sport et de la montagne. J’aime ce sentiment de liberté et d’évasion qu’il procure. On se sent tellement bien au sommet d’une combe après une belle montée et avec comme récompense une belle petite descente (et une petite goutte de génépi bien sûr).
L’été se sont les randonnées au cœur de la chaîne de Aravis et les baignades au bord du lac d’Annecy qui dictent mon quotidien. J’aime aussi prendre mes baskets et partir courir en montagne le soir après une bonne journée de travail. Un petit trekking ou un couché de soleil sur les montagnes ça peut être pas mal aussi dans son genre. Bref, il faut en vouloir pour s’ennuyer en montagne ;-)
Comment voyez-vous le ski de randonnée dans 10 ans ?
Je pense que les mordu(e)s de levées de talons et d’autres conversions ont de beaux jours devant eux. Si on regarde simplement les chiffres du secteur, on estime que le nombre de pratiquants a presque doublé en 20ans. On assiste en quelque sorte à une véritable démocratisation de la pratique. C’est un phénomène qu’on peut d’ailleurs constater dans d’autres sports comme le trail ou la course à pied et qui se caractérise, je pense, par une véritable envie de prendre soin de soi et de son corps.
C’est d’autant plus vrai pour le ski de rando qui est passé en quelque sorte d’un sport peu sexy réservé à une forme d’élite, à un sport cool que tout le monde souhaite découvrir. Il n’y a qu’à regarder comment les stations de skis appréhendent le phénomène pour s’en convaincre. Les randonneurs ont longtemps été chassés par les stations qui ne voyaient en eux que des skieurs clandestins qui ne payaient pas de forfaits. Aujourd’hui les stations déroulent le tapis rouge aux randonneurs en multipliant les espaces sécurisés pour pratiquer le ski de randonnée à l’intérieur même du domaine skiable. De 5 itinéraires balisés en 2015 on est passé à presque 100 itinéraires aujourd’hui (ils sont d’ailleurs tous référencés sur le site skitouring.decathlon.fr). Petit à petit, les stations commencent à envisager le ski de randonnée comme un moyen de se diversifier et de toucher un nouveau public.
Je pense donc que le ski de randonnée a un bel avenir même si la façon de pratiquer le sport n’a peut être pas fini d’évoluer. Il est fort probable qu’avec les années le ski de randonnée se monétise encore davantage. Certaines stations (comme Crans Montana en Suisse) ont déjà lancés des forfaits pour pratiquer le sport au sein même des domaines skiables vià un vaste réseau d’itinéraires balisés (un peu comme ca se fait ski de fond tout compte fait). Certains y verront une dérives de la pratiques. J’y vois plutôt une évolution et une nouvelle porte d’entrée pour faire découvrir au plus grand nombre les joies de ce magnifique sport.
Suivez le ski de rando avec Wedze sur www.facebook.com/skitouring.decathlon et skitouring.decathlon.fr