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Paroles de Montagnard·e·s : Frédéric Cabot - Nivologue


Frédéric Cabot a 47 ans, nivologue Météo France et pratique le ski de randonnée depuis plus de 30 ans. Il a découvert cette pratique lors d’activités extra-scolaires organisées par son professeur de sport et n’a plus arrêté depuis ! Il est l’auteur de plusieurs topos de ski de rando dans les Pyrénées ainsi que d’un livre sur la neige et les avalanches (édition Glénat).

Voici ses paroles de montagnards...


Quel a été votre cheminement pour vivre aujourd'hui à la montagne ?

Mes parents sont allés vivre au pieds des Pyrénées lorsque j’avais 7 ou 8 ans, cela m’a amené à avoir un premier contact avec la montagne avec le ski de piste et les randonnées à pieds. Puis j’ai eu la chance d’avoir un professeur qui nous emmenait en montagne : ski de piste, hors-piste, nordique. Puis hors cadre scolaire, il nous a emmené faire du ski de randonnée !

Plus tard, par l’intermédiaire de ma mère, je suis rentré en contact avec le directeur de la station météo de Tarbes, je l’ai rencontré et ai commencé à planifier mon projet pour travailler en lien avec la neige. J’ai intégré Météo France, une année à Paris, cinq en Alsace, des formations et, enfin, en 2000, j’ai intégré l’équipe de Tarbes en tant que nivologue. Depuis le mois d’octobre dernier, j’ai rejoint l’équipe de Bourg-Saint-Maurice. 


Quel est votre quotidien en montagne ?  

Je suis en charge des 6 massifs de la Savoie : réalisation des bulletins météo et de BERA. Mais je ne suis pas nivologue uniquement pendant le service (vacation de 12h15 plusieurs fois par semaine avec 4 collègues).

Il y a plusieurs quotidiens ! La récolte des données : via les réseaux d’observateurs, les guides, les gardiens de refuge, le PGHM, l’ONF, les comptes rendus sur skitour ou camp to camp (avec la prise de recul nécessaire évidemment) ou encore la consultation de webcam. Pour la météo, il y a beaucoup d’outils disponibles, on sait le temps qu’il va faire. Pour la neige, c’est différent, il n’y a pas d’outil, c’est un matériau très hétérogène, les données isolées n’ont pas de valeur, il faut faire de nombreux recoupements.

Ensuite, on fait le lien entre la prévision météo et le manteau neigeux pour envisager son évolution pour le jour donné et les suivants (ceci pour chaque massif et pour différentes altitudes).

Pour arriver à faire cela, il faut aussi être sur le terrain, toujours avoir un œil sur la neige, les activités avalancheuses, c’est un travail en continu du premier flocon à l’automne jusqu’à la fonte des dernières neiges.

Néanmoins, malgré cette implication professionnelle, j’ai toujours un œil émerveillé devant les décors enneigés, cette magie opère tous les jours.


Comment voyez-vous le ski de randonnée dans 10 ans ? 

La pratique a énormément augmenté ces dernières années grâce au matériel, au topo, aux sites internet, les hors-pistes de plus en plus tracés, peut-être aussi en raison du prix des forfaits.

Différentes pratiques qui vont évoluer différemment :

Le changement climatique va amener de la pratique vers le ski de randonnée, on va chercher la neige où elle est ! Si j’ai skié en septembre cette année, cela reste exceptionnel.

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